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Nordistes contre sudistes : « Aujourd’hui, personne ne peut dire qui aura le dernier mot »

Le groupe de tête de la Transat en Double - Concarneau – Saint-Barthélemy s’est scindé en deux. Les partisans de la route sud, emmenés par Pierre Leboucher et Thomas Rouxel (GUYOT Environnement – Ruban Rose), ont la faveur du classement à une petite semaine de l’arrivée prévue à Saint-Barthélemy. Les tenants d’une route plus au nord gardent toutefois espoir, comptant notamment sur les nombreux aléas pouvant émailler la fin de course. Désormais, les duos ne peuvent plus faire machine arrière et doivent assumer leurs choix jusqu’au bout.

Cela fait désormais onze jours que les dix-huit duos de la Transat en Double – Concarneau – Saint-Barthélemy ont pris le départ de la 15e édition. Malgré une course exigeante en termes de conditions météo et de rythme à bord, tous sont encore en course. Le parcours est loin d’être bouclé mais pour leur baptême du feu transatlantique, les Figaro Bénéteau 3 semblent pour le moment démontrer une belle fiabilité, et offrent une superbe confrontation.

« Deux options très tranchées »

Dans le groupe de tête, la scission entre les partisans d’une route au sud (plus longue mais potentiellement plus rapide) et ceux d’une trajectoire au nord (plus courte mais plus incertaine) est maintenant nette et actée. « Les deux options sont très tranchées », confirme Corentin Horeau (Bretagne – CMB Océane), parti dans le sud avec Élodie Bonafous. « Maintenant il faut que chacun aille dans sa direction pour se retrouver à l’arrivée. À fond, et advienne que pourra ! » Tous les marins s’accordent à dire que les dés sont désormais jetés et qu’il faut aller au bout de son option, se tenir au choix potentiellement décisif qui a été fait. Parti au nord avec Alexis Loison, Guillaume Pirouelle (Région Normandie) précise : « Il n’est pas question de traverser le plan d’eau pour changer d’option. Nous nous concentrons à fond sur la bonne marche de notre bateau. » Le groupe du sud est extrêmement compact, quand celui du nord est un peu plus dispersé. Les deux flottes ne se croiseront qu’aux abords de Saint-Barthélemy. On peut d’ores et déjà s’attendre à des arrivées très groupées, peut-être quinze en moins de 24 heures...

Chacun croit en sa chance

Les partisans du sud disposent pour le moment d’une légère avance car ils profitent d’un alizé un peu plus soutenu. Deuxièmes au classement ce lundi (pointage de 17h), Tom Laperche (associé à Loïs Berrehar sur Bretagne CMB – Performance) se montre confiant pour la suite des événements : « Nous sommes très contents d’être là et heureux de notre course. Je ne crois pas trop à l’option des gars du nord mais bon, à voir… Il reste une petite semaine hyper intense. On se prépare pour ça. » Les duos ayant choisi la route nord gardent aussi espoir. « Aujourd’hui, personne ne peut dire qui aura le dernier mot. C’est la façon dont va se décanter la météo à partir du 27 mai qui sera le juge de paix avec en point de surveillance le repositionnement de l’anticyclone des Bermudes et les éventuels fronts traînant sur le nord des Antilles », expliquent Nils Palmieri et Julien Villion (TeamWork), dont les analyses stratégiques sont toujours instructives. « La course demeure ouverte. Être en pointe dans le groupe du nord nous met dans une excellente situation si la suite évolue favorablement. 

« Des aléas compliqués à gérer » 

En course au large, l’incertitude est omniprésente et le dénouement de la Transat en Double – Concarneau – Saint-Barthélemy pourrait bien le confirmer. « Il reste beaucoup d’aléas compliqués à gérer comme les sargasses, la fatigue et plein d’autres paramètres qui vont rentrer en jeu », souligne Guillaume Pirouelle. Leader avec Thomas Rouxel à bord du Figaro Bénéteau 3 GUYOT Environnement – Ruban Rose, Pierre Leboucher est du même avis. « En ce moment, nous réfléchissons beaucoup à notre option en fonction des sargasses. Or, ce paramètre est assez complexe à appréhender. »

Vivre pour le meilleur

Les esprits des marins sont bien occupés par cette gestion de l’incertitude et par les enjeux de la (longue) fin de course. Mais il ressort également de leurs divers témoignages un bonheur intense d’être en mer. « C’est notre dernier lundi en mer. C’est chouette, ça avance, on a des belles conditions. On est bien là où on est ! Hier on a pris notre première douche, je dois dire que c’est assez agréable », déclare par exemple l’heureux leader Pierre Leboucher. « Les jours passent très vite, la stratégie occupe nos réflexions et les quarts s'enchaînent. La vie est belle », se réjouissent de leur côté Fabien Delahaye et Anthony Marchand (Groupe Gilbert).

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LE POINTAGE DE 17H00

  1. GUYOT Environnement – Ruban Rose (Pierre Leboucher / Thomas Rouxel)
  2. Bretagne – CMB Performance (Tom Laperche / Loïs Berrehar) à 3,2 nm
  3. Breizh Cola (Gildas Mahé / Tom Dolan) à 8,5 nm
  4. Groupe Gilbert (Fabien Delahaye / Anthony Marchand) à 13,2 nm
  5. Gardons la vue (Martin Le Pape / Yann Eliès) à 19,6 nm
  6. MonAtoutEnergie.fr (Arthur HUBERT / Clément Commagnac) à 20,2 nm
  7. Teamwork (Nils Palmieri / Julien Villion) à 22,7 nm
  8. Bretagne – CMB Océane (Elodie Bonafous / Corentin Horeau) à 25,1 nm
  9. CYBELE VACANCES TEAM PLAY TO B (Pep Costa / Will Harris) à 25,5 nm
  10. Région Normandie (Alexis Loison / Guillaume Pirouelle) à 43,1 nm
  11. DEVENIR (Violette dorange / Alan Roberts) à 52 nm
  12. Quéguiner - Innovéo (Tanguy Le Turquais / Corentin Douguet) à 61,8 nm
  13. Skipper Macif (Pierre Quiroga / Erwan Le Draoulec) à 64,1 nm
  14. (L’égoïste) - Cantina St Barth (Eric Péron / Miguel Danet) à 81,4 nm    
  15. RLC Sailing (Estelle Greck / Laurent Givry) à 95,2 nm
  16. ERISMA GROUPE SODES – Fondation TARA OCEAN (Jérôme Samuel / Nicolas Salet) à 402,8 nm
  17. INTERACTION (Yannig Livory / Erwan Livory) à 482,6 nm
  18. KRISS-LAURE (Nicolas Bertho / Romuald Poirat) à 642,6 nm