Rendez-vous en 2025

À une semaine du verdict, un léger avantage aux « sudistes »

D’ici une semaine, on devrait connaître les vainqueurs de la 15e édition de la Transat en Double – Concarneau – Saint-Barthélemy. Ce lundi matin, Pierre Leboucher et Thomas Rouxel (GUYOT Environnement – Ruban Rose) emmènent le groupe des partisans de l’option sud. Les duos qui ont choisi cette route plus longue mais aussi plus ventée se montrent confiants et ont les faveurs des routages. Mais c’est bien connu : en course au large, les aléas sont toujours nombreux et absolument rien n’est joué à plus de 1 200 milles de l’arrivée.  

Parmi les quinze premiers duos, qui se tiennent en moins de 100 milles, neuf ont choisi l’option sud et six une route plus au nord. L’écart latéral se porte à près de 300 milles entre le bateau le plus au nord (Skipper Macif) et celui le plus au sud (GUYOT Environnement – Ruban Rose).

Deux groupes, deux stratégies, deux façons de naviguer

En fonction de l’option choisie, les enjeux diffèrent. « La route sud est bien calée, avec plus de pression et un alizé plus stable, mais potentiellement plus de sargasses et 18 % de route en plus par rapport aux nordistes. Pour ces derniers, la prévision météo est moins fiable, ils ne sont pas dans les alizés profonds. Cela peut donc faire accélérer ou ralentir les routages, notamment dans quatre jours où les modèles voient 5 nœuds sur la route », résume Yann Chateau, adjoint du directeur de course. On le comprend, la situation des sudistes semble plus « confortable », mais absolument rien n’est garanti tant la course au large est une discipline marquée par une forme d’incertitude permanente. 

« Des sargasses partout, partout, partout… »

Les 18 duos le déplorent : 2021 est une année à sargasses, ces maudites algues qui compliquent sérieusement la navigation. « C’est du slalom entre les tas d’algues, c’est un peu n’importe quoi. Il y en a partout, partout, partout », souligne Fabien Delahaye (Groupe Gilbert) dans une vidéo. Erwan Le Draoulec (Skipper Macif) fait également part de son agacement : « C’est un peu terrible, ça vient gâcher le sport. Sur mon quart de deux heures, je pense que j’ai réellement barré 20 minutes. Sinon je n’ai fait qu’enlever des algues… »

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Les mots du bord de la nuit : 

Tom Dolan (Breizh Cola) : « Nous sommes confiants dans notre option et notre placement »

« Notre stratégie est de gagner dans le sud, c’est assez clair sur la cartographie. C’est notre stratégie depuis un bon petit moment. L’idée est d’aller toucher des alizés dits plus « profonds » avant d’attaquer l’arrivée dans l’arc antillais. Nous sommes confiants dans notre option et notre placement, ce sera très compliqué pour les collègues au nord. La vie à bord se passe bien, on en a juste un peu marre d’être trempés tout le temps, on est attaqués par le sel. Sinon, mon co-skipper (Gildas Mahé, NDR) raconte des conneries, comme d’habitude. »

Éric Péron ((L’Egoïste) – Cantina St Barth) : « La route est encore longue »

« On vient d’empanner, plus ou moins en direction de Saint-Barth. La route est encore longue. Les conditions ne sont pas au rendez-vous, il n’y a pas beaucoup de vent, on ne va pas très vite. On n’arrête pas de se battre avec les sargasses, c’est vraiment pénible. Ça nous enlève une grande partie du plaisir. C’est une plaie, ça stoppe le bateau carrément, on est obligés de faire marche arrière. »   

Estelle Greck et Laurent Givry (RLC Sailing) : « Nous allons pouvoir attaquer la réparation du J2 »

« Depuis La Palma nous avons fait une route sud, l'idée était de faire moins de route et d'aller faire l'aile de mouette par dessous. Pour l'empannage nous avons pris en considération la zone de molle que nous allons avoir plus bas et la stratégie de la flotte également. Nous n'avions rien à gagner à aller au nord étant donné que nous étions au sud et empanner plus tard nous faisait prendre un risque d'être trop proche de la zone sans vent. Nous allons rester quatre jours en bâbord amure, prochaine étape : gérer l'empannage dans le sud. Quand le vent va mollir nous allons pouvoir attaquer la réparation du J2. Ça va être sympa à suivre cette séparation du groupe ! Vu l'option des nordistes je pense que ça va perdurer jusqu'au bout. Nous sommes partis il y a 11 jours et il nous reste 8 jours de course, nous avons fait plus de la moitié. La cohabitation se passe très bien, on a trouvé un bon rythme. On a des petites missions tous les jours ce qui nous occupe et nous donne des objectifs. »

Tanguy Le Turquais (Queguiner-Innovéo) : « On a tranché pour notre option nord, maintenant il faut essayer de bien la réaliser » 

« On a tranché pour notre option nord, maintenant il faut essayer de bien la réaliser. Il y a eu beaucoup de manœuvres depuis quelques jours. En fait, depuis le début on n’arrête pas. Le rythme est très soutenu. Le vent s’est calmé, il commence à faire très chaud, on a sorti le ventilateur pour faire des siestes. Il nous reste deux oranges et un pamplemousse, il est temps qu’on arrive ! »

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Les cinq premiers au pointage de 8h lundi 24 mai :

1. Pierre Leboucher / Thomas Rouxel (GUYOT Environnement – Ruban Rose), à 1 267,8 milles de l’arrivée
2. Tom Laperche / Loïs Berrehar (Bretagne – CMB Performance), à 8,1 milles des leaders
3. Gildas Mahé / Tom Dolan (Breizh Cola), à 11,1 milles des leaders
4. Fabien Delahaye / Anthony Marchand (Groupe Gilbert), à 15,6 milles des leaders
5. Martin Le Pape / Yann Eliès (Gardons la Vue), à 18,6 milles des leaders